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Devenir marchand de biens : les clés pour réussir du premier coup

May 6, 2025
Team MCI
Devenir marchand de biens : les clés pour réussir du premier coup

Devenir marchand de biens ne se résume pas à acheter et revendre un bien immobilier. Tu dois penser comme un chef d’entreprise, agir comme un investisseur et maîtriser le cadre juridique comme un avocat. Le marché immobilier, en perpétuelle mutation, offre des opportunités immenses, à condition de bien t’y préparer.

Tu veux lancer ton activité de marchand de biens ? Voici un guide précis pour t’aider à bâtir une stratégie solide, éviter les pièges fiscaux, choisir le bon statut juridique et optimiser chaque revente.

Le métier de marchand de biens : un projet professionnel exigeant mais passionnant

Dans le domaine immobilier, le métier de marchand de biens attire de plus en plus d’entrepreneurs. Pourquoi ? Parce qu’il permet de générer rapidement du revenu, d’augmenter la valeur d’un bien et de maîtriser toute l’opération immobilière de A à Z.

Mais attention, ce métier exige des compétences juridiques, fiscales et techniques pointues. Une simple erreur dans un compromis de vente ou une mauvaise estimation des travaux peut détruire ta marge. Tu dois donc te former en continu, connaître les régimes fiscaux et comprendre les subtilités du droit de l’urbanisme. C’est un vrai métier à part entière, pas un hobby.

Source juridique : Article L110-1 du Code de commerce – il encadre les activités commerciales, dont l’achat revente.

Statut juridique, TVA et fiscalité : pose des fondations solides dès le départ

Choisir le bon statut juridique est un point stratégique. Beaucoup optent pour une SAS ou une SASU pour la souplesse de gestion, la protection de la responsabilité et la crédibilité bancaire. Mais attention à la gestion de la TVA. En tant que marchand, tu es soumis à la TVA sur marge dans la plupart des cas. Il faut donc apprendre à déclarer correctement et à anticiper le paiement.

Tu peux aussi opter pour une société de type EURL ou même une SCI à l’IS dans certains cas, bien que moins adaptée à l’achat revente. Les sociétés commerciales comme la SAS permettent de distinguer ton patrimoine personnel de ton activité, ce qui sécurise ton parcours.

À consulter : BOFiP – TVA sur marge dans l'immobilier

La formation : accélérateur de compétences pour ton activité de marchand

Sans une solide formation immobilière, tu risques de tomber dans des pièges coûteux. Apprendre à structurer un projet d’achat immobilier, à gérer un chantier, à analyser le marché immobilier local, à négocier avec un agent immobilier ou à comprendre une promesse unilatérale de vente, c’est ce qui te différenciera d’un amateur.

Forme-toi aussi en gestion de projet, en fiscalité immobilière, en rénovation, et en financement bancaire. Il existe aujourd’hui des formations professionnelles dédiées au métier de marchand, notamment en ligne ou en présentiel, avec des cas pratiques.

Ressource recommandée : CNAM – Formation continue en droit immobilier

Première opération : comment sécuriser ton achat revente

homme souriant et un couple surpris

Ta première opération immobilière est déterminante. Ne te précipite pas. Sélectionne un bien immobilier avec potentiel de valorisation. Vérifie l’urbanisme, les servitudes, le droit de préemption, et surtout, les règles locales.

Privilégie les petites surfaces dans les zones tendues, là où la demande est forte. Les données INSEE t’aident à anticiper l’évolution des prix au m². Pour éviter une erreur de débutant, collabore avec un notaire spécialisé en opérations de marchands.

Données marché : INSEE – Prix immobiliers par commune

Rénovation, valeur et prix de revente : chaque euro investi doit rapporter

L’un des leviers les plus puissants dans l’activité de marchand de biens, c’est la rénovation intelligente. Tu ne fais pas des travaux pour faire beau. Tu les fais pour augmenter la vlaue du bien, optimiser l’espace, répondre aux normes et accélérer la vente.

Pense retour sur investissement dès la conception du chantier. Un bon artisan, un calendrier précis, un suivi rigoureux… C’est ce qui te permettra de respecter ton budget et d’éviter les mauvaises surprises. Une bonne gestion de chantier, c’est la base d’une activité professionnelle fiable.

Travaille aussi avec un agent immobilier local pour affiner ton prix de vente. Sois réactif et adapte ton offre à la réalité du marché immobilier.

Connaissances juridiques et obligations légales : ne laisse rien au hasard

Tu dois maîtriser les obligations légales liées à l’activité de marchand. Cela inclut :

  • la déclaration d’activité auprès du RCS ;
  • l’obligation de déposer un permis ou une DP avant certains travaux ;
  • la responsabilité décennale si tu modifies la structure ;
  • l’obligation d’assurance en cas de revente à un particulier.

Sans oublier la gestion des règles de TVA, des délais de rétractation, et des clauses du compromis de vente. Ces connaissances juridiques sont essentielles à ta survie en tant que professionnel de l'immobilier.

Salaire, fiscalité et régime social : combien peut gagner un marchand ?

Un marchand de biens peut générer un salaire important, mais tout dépend de sa structure. En société (SAS par exemple), tu peux te verser des dividendes optimisés fiscalement. En entreprise individuelle, tu es imposé à l’IR, avec peu de marge de manœuvre.

Le bon régime fiscal dépendra de ton volume d’activité, de tes ambitions et de ton montage patrimonial. Ne choisis jamais ton statut à la légère : entoure-toi d’un comptable spécialisé en immobilier.

Pour devenir marchand de biens, pense long terme et agis avec méthode

Ce métier n’est pas un sprint. C’est un marathon stratégique. Chaque achat, chaque vente, chaque opération immobilière doit être pensée, structurée, planifiée. Il ne suffit pas de connaître les règles : tu dois les appliquer avec rigueur.

Tu veux devenir marchand ? Sois structuré, forme-toi, crée ta société, prépare chaque projet comme un chef d’orchestre, et multiplie les opérations avec cohérence. Tu deviendras alors un vrai marchand de bien, capable de créer de la valeur là où d’autres ne voient qu’un vieux bâtiment à retaper.

Gestion des risques, financement et compétences : les piliers invisibles de ta réussite comme marchand de biens

Tu peux dénicher les meilleures affaires du marché immobilier, maîtriser les chiffres, anticiper la fiscalité... Mais si tu négliges la gestion des risques, tu joues à quitte ou double avec ton activité. En tant que marchand de biens, chaque décision a des conséquences juridiques, fiscales et financières. Tu dois être carré.

Sécurise chaque opération immobilière dès la signature

Commence toujours par exiger les diagnostics immobiliers obligatoires : DPE, amiante, plomb, termites, et état parasitaire. Ces documents te protègent juridiquement en cas de recours. Leur absence peut remettre en cause la vente.

N’oublie jamais d’intégrer des clauses juridiques précises dans chaque compromis de vente. Prévoyance = sérénité. Ajoute des conditions suspensives : obtention du financement, purge du droit de préemption, autorisations d’urbanisme. C’est ce qui te protège en cas de changement de stratégie.

Souscris aussi une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Elle couvre les vices cachés et erreurs techniques. Dès que tu gères plus de deux opérations immobilières en parallèle, c’est non négociable.

Référence : Légifrance – Code de la construction et de l’habitation

Utilise la puissance des nouveaux modes de financement

Le financement classique par crédit bancaire ne suffit plus. Pour développer ton activité, tu dois aller plus loin.

Le crowdfunding immobilier, via Anaxago ou Wiseed, te permet de lever des fonds sans hypothéquer tes biens. Tu gardes ta capacité d’emprunt tout en finançant de nouvelles opérations immobilières. Ce levier attire des investisseurs en quête de rentabilité.

Tu peux aussi opter pour le crédit-bail professionnel. Tu loues des locaux, mais ces loyers deviennent des charges. Tu préserves ta trésorerie tout en sécurisant des emplacements stratégiques.

Et n’hésite pas à solliciter des fonds d’investissement institutionnels. Ces acteurs exigent un historique solide – minimum 10 opérations bien gérées – mais ils offrent des conditions avantageuses pour les projets ambitieux.

Structure ta société comme un pro

Pour scaler ton activité, tu dois penser comme une entreprise. Une société bien structurée, de type SAS, te permet de déléguer, de lever des fonds et de protéger ton statut juridique.

N’oublie pas que la TVA s’applique sur marge dans l’achat revente. Mal gérée, elle peut grignoter ta rentabilité. Choisis le régime fiscal le plus adapté à ton volume et à ton secteur (IS ou IR selon ton statut).

Le statut de marchand de biens impose de respecter des obligations juridiques strictes : immatriculation au RCS, dépôt de comptes annuels, conformité aux règles d’urbanisme. Tu dois connaître tes droits… mais surtout tes obligations.

Maîtrise ton temps comme un entrepreneur

La gestion du temps, c’est ce qui distingue un amateur d’un vrai professionnel du domaine immobilier. Utilise des logiciels comme MaBrik Immo ou Aprilyos. Ils automatisent le suivi de tes biens, la gestion documentaire et la préparation des dossiers de financement.

Classe tes projets selon leur rentabilité potentielle. Privilégie ceux avec un fort TRI et un faible risque technique. Utilise une matrice de priorisation : une décision rationnelle vaut mieux qu’un coup de cœur.

Externalise tout ce qui est annexe : diagnostics, recherches notariales, contrôles techniques. Tu gagnes en efficacité, tu réduis ton salaire horaire effectif, et tu peux te concentrer sur la création de valeur immobilière.

Verrouille les risques financiers dès le montage

La volatilité économique peut tuer un investissement immobilier. Anticipe.

Protège tes opérations internationales avec des contrats à terme sur devises. Ce mécanisme stabilise tes marges même si l’euro chute ou monte brutalement.

Négocie avec ton banquier des swaps de taux d’intérêt. En cas de hausse des taux, ton coût d’emprunt reste maîtrisé. C’est un outil méconnu, mais redoutablement efficace pour les marchands actifs.

Maintiens ton besoin en fonds de roulement (BFR) sous 90 jours. C’est ton oxygène. Un BFR mal contrôlé t’étouffe. Et garde toujours un ratio de liquidité supérieur à 1,5.

Monte en compétences, toujours

Le vrai secret des meilleurs marchands ? Ils ne cessent jamais de se former. Suis des formations certifiantes en rénovation énergétique, en analyse de rentabilité, ou encore en droit immobilier.

La norme RE2020 change la donne. Une mauvaise gestion de ces contraintes techniques peut t’empêcher de revendre un bien. Ne laisse jamais l’ignorance bloquer une vente.

Lis tous les jours le BOFiP pour ta veille fiscale. Surveille aussi le site de l’Ademe pour les subventions liées aux travaux. L’information est gratuite, mais sa valeur est énorme.

Et surtout, adhère à la Fédération des Marchands de Biens. Tu auras accès à des retours d’expérience, à des outils, à des mises en relation avec d’autres professionnels.

Anticipe ta sortie : transmission ou revente d’entreprise

Ce que tu construis a de la valeur. Ton entreprise immobilière, avec ses opérations passées, ses contacts et son process, peut valoir cher. Si tu envisages une revente, prépare-la dès maintenant.

Évalue ton fonds de commerce avec des méthodes reconnues : goodwill + projection de cashflows. Multiplie ton EBITDA par 3 à 5 selon la zone.

Tu veux transmettre à tes enfants ? Utilise la donation-partage en nue-propriété. Ce montage permet de réduire la fiscalité tout en gardant l’usage du bien. C’est une stratégie fine de gestion patrimoniale.

Enfin, si tu vises haut : prépare une introduction en bourse. Pour cela, ton rentabilité nette doit dépasser 12%, et ton statut juridique doit être béton.

Fais de chaque projet immobilier un levier professionnel

homme tenant une clé de maison et couple en arrière-plan

Tu n’es pas là pour bricoler. Tu es là pour construire une activité professionnelle solide, rentable, évolutive. En maîtrisant le marché, en te formant, en sécurisant chaque opération, tu deviens bien plus qu’un investisseur. Tu deviens un marchand de biens complet, autonome, redoutablement efficace.

Les prix, les réglementations, les financements changent sans cesse. Mais une chose reste vraie : seuls ceux qui ont les connaissances juridiques, la gestion rigoureuse et les bonnes compétences immobilières transforment vraiment leur passion en liberté financière.

Alors maintenant, c’est à toi de jouer.

Construire ton réseau et dénicher les bonnes affaires : une stratégie invisible mais capitale

Tu peux connaître toutes les règles du marché immobilier, avoir un bon statut juridique, et même une formation solide… mais si tu travailles seul, tu limites ton potentiel. Dans le métier de marchand de biens, ton réseau est l’une de tes meilleures armes.

Constitue-toi une base de contacts professionnels dans chaque ville où tu souhaites investir : notaires, agents immobiliers, courtiers en financement, artisans, architectes spécialisés en urbanisme, experts en droit immobilier. Ce sont eux qui te fourniront les opérations avant qu'elles n’apparaissent sur le marché. Ces offres off-market font souvent la différence entre un bon projet et une opération bancale.

Tu dois aussi identifier les bons interlocuteurs en mairie : les services d’urbanisme, les services fonciers. Ils peuvent t’informer sur les zones en mutation, les futurs projets publics ou les secteurs à fort potentiel de valorisation immobilière. Une connaissance fine du droit de l’urbanisme permet souvent de repenser un bien avec un angle de création de valeur totalement nouveau. Tu ne rénove plus, tu transformes.

Un bon marchand de bien n'attend pas les annonces : il anticipe. Utilise des alertes automatisées, scrute les ventes aux enchères, surveille les liquidations judiciaires. Ce travail de fourmi te permet d’obtenir un prix d’achat largement en dessous du marché. Et donc de dégager une marge confortable à la revente.

Enfin, participe à des événements d’investisseurs, à des formations professionnelles, à des webinaires spécialisés. Chaque discussion peut déboucher sur une nouvelle opération immobilière. Tu dois rester visible dans ce petit écosystème de marchands immobiliers, car la confiance y compte autant que les chiffres.

Trois erreurs fréquentes à éviter quand tu deviens marchand de biens

Même avec une bonne formation, un statut juridique bien choisi et un œil affûté sur le marché immobilier, certaines erreurs peuvent détruire la rentabilité d’une opération immobilière. Voici les trois plus courantes, et comment les éviter.

1. Négliger le budget des travaux

C’est la faute classique du débutant : sous-estimer le coût des travaux. Tu achètes un bien immobilier, tu te dis qu’avec un peu de peinture et quelques cloisons, la revente sera facile. Faux. Chaque mètre carré rénové cache potentiellement des imprévus : plomberie à refaire, électricité non conforme, isolation à revoir.

Demande toujours plusieurs devis détaillés et engage-toi uniquement avec des artisans qualifiés. N’oublie jamais d’inclure une marge d’aléas dans ton budget. Et surtout, forme-toi pour savoir lire un devis, comprendre la TVA applicable, évaluer le coût réel du chantier, et calculer ton retour sur investissement.

2. Mal gérer la TVA sur marge

La TVA sur marge est un piège fiscal redoutable pour ceux qui ne prennent pas le temps de comprendre le mécanisme. Si tu achètes un bien sans pouvoir récupérer la TVA et que tu le revends sans respecter les règles, tu risques un redressement douloureux.

Le régime fiscal varie selon la nature du bien, le type de vendeur, la qualité de l’acquéreur, et même l’affectation future du bien. Tu dois savoir à l’avance si tu es concerné par la TVA sur marge ou sur le prix total. Et ce n’est pas ton notaire qui fera tout le travail pour toi.

3. Penser que c’est un revenu passif

Beaucoup croient que le marchand de biens est un investisseur immobilier tranquille qui touche un salaire élevé sans trop bouger. Grave erreur.

L’activité de marchand, c’est gérer plusieurs projets en simultané, négocier avec des agents immobiliers, coordonner des entreprises de travaux, suivre les appels de fonds, remplir des obligations juridiques, surveiller les délais de rétractation, et anticiper la signature chez le notaire. C’est une vraie activité professionnelle, pas une routine passive.