En 2024, plus de 1,4 million de SCI sont fonctionnelles en France selon l'INSEE. Pourtant, chaque année, des milliers d’investisseurs subissent une fiscalité mal calibrée. IR ou IS ? Derrière ces deux régimes, des conséquences très concrètes sur vos revenus fonciers, vos impôts, la plus-value, et votre trésorerie. Avant de créer votre société civile ou d’en modifier le statut, vous devez connaître les effets réels de chaque option. Car ce choix ne pardonne pas. Et une fois acté, il peut devenir irréversible. Prenez le temps de comprendre ce qui vous correspond. Ensuite seulement, avancez.
SCI à l’IR ou à l’IS : ce que vous devez vraiment comprendre
Avant de faire le moindre choix fiscal, vous devez savoir comment chaque régime agit sur votre investissement immobilier. C’est là que tout commence. Une décision mal orientée peut plomber vos revenus fonciers, créer un déficit mal exploité, ou alourdir vos impôts à la revente. C’est pourquoi vous devez comprendre ce que cache réellement chaque régime de SCI.
Le régime fiscal à l’IR : souplesse, mais prudence
Dans une SCI à l’IR, la fiscalité repose directement sur les associés. Les revenus fonciers générés sont imposés selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Votre taux marginal d’imposition influe donc fortement sur le montant dû.
Ce régime fiscal permet toutefois de déduire certaines charges. Vous pouvez déclarer vos intérêts d’emprunt, vos travaux, votre taxe foncière, ainsi que certains frais de gestion. Si vos charges dépassent vos revenus locatifs, vous créez un déficit foncier. Celui-ci est imputable sur votre revenu global dans la limite de 10 700 €. Cela peut réduire vos impôts de façon significative, surtout si vous êtes fortement imposés.
Autre avantage important : la value immobilière (plus-value) en cas de revente. Vous bénéficiez d’un abattement fiscal progressif lié à la durée de détention. Au bout de 22 ans, vous êtes exonéré d’impôt sur la plus-value, et après 30 ans, plus de prélèvements sociaux non plus.
Cependant, si vos revenus globaux sont élevés, vous risquez une imposition lourde. Dans ce cas, le régime IR peut freiner la performance de votre investissement locatif.
Le régime à l’IS : performance à condition de bien gérer
La SCI à l’IS fonctionne comme une entreprise. C’est une société civile soumise à l’impôt des sociétés, avec une logique totalement différente. Les bénéfices sont imposés au taux IS, qui peut être réduit (15 %) sur les premiers 42 500 €. Ensuite, c’est 25 %.
Ce régime permet d’amortir l’immobilier : chaque année, la value du bien baisse comptablement. Cela permet de réduire fortement le résultat imposable. Vous pouvez aussi déduire l’ensemble des charges, y compris les travaux de rénovation, la comptabilité, et tous les frais liés à la gestion locative.
Autre force : vous créez de la trésorerie, car les dividendes ne sont pas automatiquement distribués. Vous gardez la maîtrise du résultat, ce qui donne une vraie marge de manœuvre.
Mais la vigilance est de mise. À la revente, la plus-value se calcule sur la valeur nette comptable du bien, après amortissement. Cela augmente le montant imposable. Et les dividendes perçus par les associés sont ensuite imposés à l’impôt sur le revenu ou à la flat tax, avec prélèvements sociaux.
SCI à l’IR : privilégier la simplicité, la stabilité et la transmission
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Vous envisagez un investissement locatif sans alourdir votre gestion fiscale ? La SCI à l’IR peut vous offrir une solution simple, souple et lisible. Ce régime fiscal attire les investisseurs qui cherchent à préserver leur revenu, à optimiser leur déficit foncier, et à construire une stratégie à long terme.
Moins de contraintes, plus de clarté
Dans une société civile immobilière soumise à l’impôt sur le revenu, chaque associé déclare directement sa part de revenus fonciers. Ces montants sont imposés selon le barème progressif de l’IR. Il n’existe donc pas d’impôt des sociétés à gérer.
Si vous préférez un schéma de création patrimoniale, sans ambitions spéculatives rapides, ce régime IR vous permet d’investir avec simplicité. Vous réduisez la complexité administrative et restez dans un modèle fiscal que vous connaissez déjà.
Régime micro ou régime réel : deux options pour optimiser
Deux régimes fiscaux sont disponibles. Le régime micro foncier, applicable si vos revenus fonciers annuels ne dépassent pas 15 000 €, permet un abattement forfaitaire de 30 %. Ce choix allège la déclaration fiscale, mais ne permet pas de déduire les intérêts d’emprunt ni les travaux.
En revanche, le régime réel vous ouvre la possibilité de déduire intégralement vos charges : travaux d’entretien, taxe foncière, frais de gestion, intérêts d’emprunt, assurances, etc. Cela peut réduire fortement votre revenu imposable, voire créer un déficit foncier.
Le déficit foncier : un levier puissant pour alléger l’impôt
Lorsque les charges dépassent les revenus locatifs, vous créez un déficit foncier. Ce déficit est imputable sur votre revenu global dans la limite de 10 700 € par an. Ce mécanisme constitue un avantage fiscal non négligeable, surtout si vous réalisez des travaux importants dès les premières années de détention.
Le reste du déficit, s’il dépasse ce plafond, peut être reporté sur les revenus fonciers des années suivantes. Cela permet une gestion fine de l’imposition, année après année.
La plus-value immobilière : régime avantageux à long terme
Si vous revendez un bien détenu via une SCI à l’IR, vous bénéficiez du régime des plus-values des particuliers. Ce système prévoit des abattements progressifs selon la durée de détention.
Vous êtes exonéré d’impôt sur la plus-value après 22 ans, et de prélèvements sociaux après 30 ans. Cette fiscalité d'une SCI à long terme s’inscrit parfaitement dans une stratégie familiale ou patrimoniale, souvent orientée vers la transmission.
Pour qui ce régime reste le plus pertinent ?
Opter pour une SCI IR est souvent pertinent lorsque :
- votre taux marginal d’imposition reste modéré,
- vos objectifs visent une détention longue,
- vous préférez une gestion simplifiée,
- vous n’envisagez pas de location meublée, qui déclenche automatiquement l’IS,
- votre projet ne nécessite pas un levier d’amortissement comptable.
SCI à l’IS : la puissance de l’amortissement et du résultat optimisé
Vous recherchez la performance fiscale ? Vous avez une forte capacité d’emprunt, un bon niveau de revenus, et un objectif de rente à moyen terme ? Le régime IS peut radicalement changer votre approche. Il transforme la SCI en véritable entreprise, avec des logiques comptables à maîtriser, mais un résultat imposable finement optimisable.
La SCI devient une société soumise à l’impôt des sociétés
Dès l’option pour l’IS, votre SCI est traitée comme une société commerciale au regard de la fiscalité. Les bénéfices réalisés sont imposés à l’impôt des sociétés, avec un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 €, puis 25 % au-delà.
Contrairement à l’IR, les revenus fonciers ne sont pas transmis directement aux associés. C’est la société qui paie l’impôt, puis qui distribue éventuellement des dividendes, eux-mêmes imposés au niveau personnel.
L’amortissement : la clé du pilotage fiscal
L’un des grands avantages du régime IS, c’est la possibilité d’amortir le bien immobilier. Cela consiste à comptabiliser chaque année une diminution de valeur du bien, ce qui réduit le résultat imposable sans sortir de trésorerie.
En plus de l’amortissement, vous pouvez déduire toutes les charges réelles : intérêts d’emprunt, frais de notaire, honoraires de gestion, travaux, assurances, etc. Cette mécanique permet de dégager un résultat fiscal faible, voire nul, pendant plusieurs années. Résultat : peu ou pas d’impôt à payer pendant la phase de remboursement.
Attention à la value au moment de la revente
L’inconvénient majeur de l’IS se dévoile lors de la revente. Contrairement à l’IR, la plus-value est ici calculée sur la valeur nette comptable. Cela signifie que les amortissements réduisent la valeur du bien dans les comptes. Résultat : une plus-value imposable bien plus élevée.
Et cette value imposée est soumise au taux IS, sans abattement lié à la durée de détention. Ce point demande une anticipation rigoureuse dans votre stratégie de sortie.
Dividendes et fiscalité personnelle
Les bénéfices dégagés par la société civile peuvent être conservés, ou redistribués sous forme de dividendes. Dans ce cas, ils sont soumis à l’impôt sur le revenu, après prélèvements sociaux. Vous pouvez opter pour la flat tax à 30 %, ou pour l’imposition au barème progressif après abattement de 40 %.
Ce mécanisme offre une souplesse dans la gestion de la trésorerie, mais demande une planification solide avec un comptable compétent.
Pour qui l’IS peut fonctionner ?
Le régime IS devient intéressant si :
- vous générez des revenus fonciers élevés,
- votre objectif est la rentabilité sur 10-15 ans,
- vous réalisez beaucoup de travaux,
- vous louez en meublée (LMNP),
- vous cherchez à recycler votre trésorerie pour d’autres projets,
- vous savez piloter ou déléguer une comptabilité réelle.
Une question de stratégie, pas de règle universelle
L’IS ne convient pas à tous les profils. Mais pour un investissement locatif dynamique, avec optimisation comptable et durée de détention courte à moyenne, ce régime fiscal peut vous offrir une puissance de levier difficile à atteindre en IR.
Quel régime fiscal choisir pour votre SCI ? Le bon choix dépend toujours de votre projet

Vous êtes face à une décision structurante. Le cadre fiscal que vous choisissez pour votre structure oriente toute votre stratégie immobilière. Il influence vos impôts, vos loyers perçus, votre rendement, votre comptabilité, et même la durée de conservation de vos parts sociales. Il n’existe aucune formule toute faite. Votre projet mérite un choix cohérent et aligné sur vos objectifs.
1. Transmission et longue durée ? Le régime IR reste plus souple
Si vous investissez dans une structure de type familiale pour transmettre un bien, rester en location nue, et conserver le bien sur plus de 15 ans, optez pour l’IR. Vous profiterez :
- du traitement des plus-values des particuliers avec abattements selon la durée de détention (22 ans pour l’exonération d’impôt, 30 ans pour les prélèvements),
- d’une gestion comptable allégée,
- de la possibilité de créer un déficit foncier, imputable sur votre revenu global.
Ce régime réel permet aussi de déduire vos intérêts d’emprunt, travaux, taxe foncière et frais de gestion.
2. Taux d’imposition élevé ? L’IS peut alléger la pression fiscale
Si votre revenu global dépasse une tranche marginale élevée, vous paierez lourdement l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, passer à l’IS devient un levier puissant.
La SCI à l’IS permet de réduire le bénéfice imposable, grâce à :
- l’amortissement du bien,
- la déduction intégrale des charges : emprunts, travaux, assurances, honoraires.
Le résultat fiscal de la structure peut être très bas, voire nul. Vous évitez ainsi une double charge : forte imposition personnelle + fiscalité foncière.
3. Travaux lourds et effet de levier ? L’IS s’impose
Un projet avec des rénovations importantes, financement à crédit, meublé ou revente à moyen terme ? Choisissez l’imposition à l’IS.
Ce cadre permet :
- de comptabiliser toutes les charges réelles,
- d’ajuster le résultat sur plusieurs années,
- d’amortir vos acquisitions,
- de maîtriser la redistribution de bénéfices.
Cette méthode permet d’optimiser la trésorerie, tout en restant dans un cadre fiscal maîtrisé.
4. Location meublée : basculement automatique à l’IS
Si vous optez pour la location meublée à travers votre SCI, vous basculez automatiquement vers l’IS. La loi fiscale considère alors l’activité comme commerciale.
Pensez à bien mesurer l’impact sur la revente, les amortissements, et les cotisations à régler. Cette structure peut rester rentable, mais elle demande une vraie anticipation.
Changer de régime fiscal : une décision lourde de conséquences
Une SCI à l’IR peut basculer vers l’IS sur demande. Cette option devient irrévocable après 5 années. Réfléchissez bien avant toute déclaration.
Impossible de revenir en arrière
Une fois l’option pour l’IS actée, vous ne pouvez plus revenir au régime IR, sauf en dissociant la société puis en en créant une nouvelle. Ce changement implique une réévaluation, des frais, des actes notariés et des délais.
Anticipez les impacts comptables et fiscaux
Changer de régime implique :
- une revalorisation de l’actif,
- une comptabilité plus technique,
- un impact sur les plus-values futures.
Votre bénéfice net et votre impôt évolueront fortement. Il faut anticiper cette mutation, en simulant les effets réels sur le long terme.
Ce type de bascule peut parfois jouer en votre faveur. Mais sans analyse sérieuse, cela devient un piège coûteux. Appuyez-vous sur un professionnel. Vous sécuriserez votre stratégie locative sur la durée.
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