Un investissement immobilier ne se résume pas à un simple achat. Vous devez aussi réfléchir au statut juridique adapté. Le choix du cadre influence vos revenus locatifs, vos impôts et la gestion future de votre patrimoine. Beaucoup d’investisseurs hésitent entre SCI, SARL de famille, EURL ou SAS. Pourtant, la SASU immobilière attire de plus en plus d’épargnants.
Selon l’INSEE, près de 40 % des logements mis en location meublée en 2023 ont été déclarés sous un régime réel. Cette donnée traduit une tendance : les investisseurs cherchent à optimiser leur fiscalité et leurs rendements.
La sasu location meublée séduite car elle offre une responsabilité limitée, une souplesse des statuts et une image plus commerciale qu’une SCI. Néanmoins, elle ne convient pas à tous les projets immobiliers. Le capital social minimum, la fiscalité des dividendes et l’imposition diffèrent selon vos objectifs.
L’objectif de ce guide est clair : vous coacher pour comprendre les avantages, les contraintes et l’usage réel de la sas immobilière dans un projet de location meublée.
Comprendre la SASU appliquée à l’immobilier locatif
Entrons maintenant dans la mécanique de la sasu immobilière. Une sasu est une société par actions simplifiée unipersonnelle. Vous créez une entreprise avec un président unique. Ce cadre séduit les investisseurs, car il isole la responsabilité et protège le patrimoine personnel.
Différences avec d’autres structures
Contrairement à une SCI, la sasu immobilière impose une logique plus tournée vers le commerce. La SCI privilégie la gestion familiale et la transmission. La SARL de famille, elle, s’oriente vers la souplesse fiscale avec l’impôt sur le revenu. L’EURL permet une responsabilité limitée, mais reste plus rigide dans sa gestion quotidienne.
La sasu location permet une création rapide et des statuts adaptables. Vous fixez le capital social, parfois avec un apport minimum symbolique. Cette alternative juridique facilite l’investissement immobilier avec des associés potentiels dans l’avenir, puisque la sas peut évoluer vers une structure pluripersonnelle.
Location meublée et fiscalité
La location meublée ajoute une couche particulière. En tant que bailleur, vous pouvez relever du LMNP ou du régime de la location meublée professionnelle. Avec une sasu immobilière, vos gains locatifs deviennent des profits commerciaux soumis à l’impôt des sociétés. Ce point distingue fortement la sasu immobilière d’une SCI imposée à l’impôt sur le revenu.
Le régime réel peut vous permettre de déduire les amortissements immobiliers, les frais de comptable, ou encore les charges sociales du président. La fiscalité devient plus technique, mais les avantages fiscaux existent si la gestion locative est structurée.
Quand choisir la SASU ?
Vous devez réfléchir au projet global. Souhaitez-vous capitaliser dans une société de commerce et percevoir des dividendes ? Voulez-vous isoler vos profits locatifs de votre revenu personnel ? La sasu immobilière peut alors correspondre. Mais si vous privilégiez la transmission de famille, une SCI ou une SARL de famille sera plus adaptée.
La sasu meublée exige une vision long terme. Elle engage une responsabilité sociale avec cotisations, une imposition fiscale spécifique, et une discipline comptable stricte. Le recours à un expert-comptable s’impose. Sans accompagnement, la lecture des statuts juridiques devient complexe.
En résumé, la création de sasu ouvre la voie à un investissement locatif structuré, mais vous devez évaluer le montant de l’apport, la gestion fiscale, et l’impact sur vos revenus immobiliers.
Avantages et limites : ce que vous devez savoir

Avant de créer une sasu immobilière, vous devez analyser à la fois ses points forts et ses contraintes. Beaucoup d’investisseurs découvrent les avantages fiscaux de ce statut, mais oublient les implications pratiques et la complexité juridique.
Les avantages pour un investisseur immobilier
Le premier atout reste la responsabilité limitée. En cas de difficulté, vos biens personnels restent protégés. Seul le capital social engagé dans la société se trouve exposé. Cette sécurité apporte une vraie sérénité dans un investissement immobilier locatif.
En tant que président de la structure, vous bénéficiez d’une protection sociale spécifique. Ce régime s’apparente à celui d’un dirigeant assimilé salarié. Vous cotisez plus qu’un gérant de SARL, mais en contrepartie vous obtenez une couverture retraite et santé plus solide. Pour beaucoup d’investisseurs, cette dimension apporte un vrai confort.
Autre avantage : la souplesse des statuts. Vous pouvez adapter la rédaction lors de la création de la sasu. Le montant de l’apport reste libre, parfois réduit à un euro symbolique. Cette liberté attire les investisseurs qui veulent avancer pas à pas sans bloquer un minimum de capital trop élevé.
La sasu location meublée valorise aussi votre image. Les partenaires bancaires ou les locataires perçoivent la structure comme une entreprise immobilière organisée. Vous gagnez en crédibilité face à une SCI ou une location meublée en nom propre. Pour un investisseur qui envisage plusieurs acquisitions, cette aura professionnelle constitue un levier psychologique fort.
Enfin, la fiscalité appliquée peut être attractive. L’impôt des sociétés vous permet de lisser vos gains. Vous déduisez vos frais, amortissez le bien et réduisez ainsi la base imposable. La distribution de dividendes reste possible, même si elle entraîne une charge supplémentaire. Cette mécanique intéresse surtout ceux qui réinvestissent les gains pour développer leur parc immobilier sasu.
Les limites et points de vigilance
Toute médaille a son revers. Le premier frein se situe dans les coûts de création et de fonctionnement. Rédiger des statuts juridiques, immatriculer la société et recourir à un expert-comptable représentent un investissement financier. Cette dépense peut peser pour un petit projet locatif.
Un autre point sensible : la double imposition. Vous payez l’impôt des sociétés sur les gains locatifs, puis l’imposition sur les dividendes si vous les retirez. Le montage reste intéressant quand les bénéfices sont réinvestis, mais moins séduisant pour un investisseur qui cherche un revenu immédiat.
La complexité juridique demande aussi une vigilance particulière. La comparaison avec une simple location meublée non professionnelle (LMNP) met en lumière cette lourdeur. En nom propre, le régime réel permet déjà d’amortir le bien et de réduire l’impôt sur le revenu. La sasu meublée apporte un cadre plus structuré, mais exige rigueur, comptabilité détaillée et une stratégie claire.
Comparer la SASU avec les autres statuts immobiliers
Chaque investisseur se demande un jour : quelle société choisir pour mon investissement immobilier ? Comparons la sasu immobilière avec les statuts les plus courants.
SASU vs SCI
La SCI reste le véhicule privilégié des familles. Elle facilite la transmission et la détention à plusieurs. Elle est transparente fiscalement quand elle opte pour l’impôt sur le revenu, ce qui séduit pour les patrimoines gérés en commun.
La sasu immobilière, elle, vise davantage un projet individuel. Elle permet de garder un contrôle total tout en offrant une flexibilité sur la fiscalité. L’impôt des sociétés et la possibilité de distribuer des dividendes séduisent les investisseurs seuls, orientés vers une logique de commerce.
En clair, la SCI convient à un projet patrimonial familial. La sasu s’adapte à une ambition entrepreneuriale.
SASU vs SARL de famille ou EURL
La SARL de famille possède un atout : elle permet d’opter pour l’impôt sur le revenu. Cette décision favorise ceux qui souhaitent une imposition directe sur leurs revenus locatifs. Elle reste cependant plus rigide dans ses règles de fonctionnement et dans la rédaction des statuts.
L’EURL, proche de la SARL, conserve aussi la logique de responsabilité limitée. Elle se destine aux projets individuels, mais offre moins de souplesse qu’une sasu dans la rédaction des statuts et la gestion quotidienne.
La sasu immobilière marque sa différence par la liberté offerte au président, la facilité de transformation en sas à plusieurs associés, et une image plus professionnelle. Pour un investisseur immobilier qui cherche à développer une véritable activité commerciale, la sasu location reste souvent plus convaincante.
SASU vs LMNP/LMP
La location meublée non professionnelle attire de nombreux investisseurs débutants. Le régime réel permet d’amortir le bien, de réduire l’impôt sur le revenu et parfois d’effacer la fiscalité sur plusieurs années. Le statut LMNP reste simple, efficace et sans lourdeur juridique.
En location meublée professionnelle (LMP), le cadre se complexifie, mais reste gérable sans société.
La sasu immobilière, en revanche, s’adresse à ceux qui veulent structurer une activité immobilière de manière durable. Elle correspond à une vision d’entreprise, avec une discipline comptable, une fiscalité sur l’impôt des sociétés, et une stratégie de long terme.
Ainsi, le LMNP séduit par sa simplicité et ses amortissements. La sasu meublée attire ceux qui veulent bâtir une structure solide, transmissible et crédible aux yeux des banques.
Fiscalité et imposition en SASU location meublée
La fiscalité influence directement vos revenus. Comprendre le régime de la SASU vous permet d’anticiper vos charges et vos gains réels.
Régime fiscal de base : l’impôt des sociétés
Par défaut, la SASU relève de l’impôt sur les sociétés (IS). Les profits sont taxés au taux de 25 % en 2025, avec un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 € de résultat (source : impots.gouv.fr). Cette imposition permet de lisser vos résultats, surtout si vous réinvestissez les dividendes.
Les dividendes distribués sont ensuite taxés à la flat tax de 30 %. Cela inclut l’impôt et les prélèvements sociaux. Cette double taxation réduit le gain immédiat, mais reste intéressante si vous laissez les dividendes dans la société pour financer d’autres acquisitions.
Option pour l’impôt sur le revenu
Vous pouvez opter pour l’impôt sur le revenu (IR), mais seulement pendant les cinq premières années. Cette option devient pertinent si vos recettes restent limitées, ou si vos charges d’amortissement ne compensent pas encore la base imposable.
Exemple concret : un investisseur réalise 20 000 € de loyers annuels. À l’IS, il déduit ses frais, puis paie 15 % sur le solde. À l’IR, le revenu s’ajoute directement au revenu global et peut donc subir une tranche à 30 % ou plus. Dans ce cas, l’IS paraît plus avantageux. Mais pour un foyer faiblement imposé, l’IR peut rester compétitif.
Charges et amortissements
La SASU autorise la déduction de nombreuses charges : frais d’acquisition, intérêts d’emprunt, cotisations sociales du président, honoraires comptables. Vous pouvez aussi amortir le bien sur plusieurs décennies, ainsi que le mobilier sur des durées plus courtes.
Ces amortissements réduisent la base imposable, parfois jusqu’à effacer le résultat fiscal. C’est un levier puissant pour optimiser votre imposition et anticiper vos revenus nets. La rigueur de la comptabilité joue ici un rôle clé. Sans un professionnel compétent, vous risquez d’ignorer des avantages majeurs.
Régimes particuliers LMNP/LMP
Le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP), sous régime réel, reste attractif pour ceux qui veulent défiscaliser grâce à l’amortissement.
En location meublée professionnelle (LMP), les recettes deviennent des profits commerciaux avec affiliation au régime social des indépendants. Les obligations augmentent, mais vous accédez à certains avantages fiscaux, comme l’exonération partielle de la plus-value sous conditions (article 151 septies du CGI).
La SASU se rapproche de la logique LMP, mais dans un cadre plus structuré.
Les étapes de création d’une SASU pour investir en meublé

Passons maintenant à la mise en pratique. La création d’une SASU demande préparation et méthode. Chaque étape influence votre future gestion.
Préparer son projet
Avant tout, définissez clairement vos objectifs. Calculez l’apport, puis fixez le capital de départ. Même si la loi permet un euro symbolique, il reste préférable de montrer un montant cohérent à votre banque.
Anticipez vos loyers et projetez la fiscalité future. Voulez-vous réinvestir vos bénéfices ? Cherchez-vous à isoler vos revenus d’une autre activité ? Ces réponses guideront vos choix.
Rédiger et déposer les statuts
Les statuts déterminent la vie de la société. Ils fixent le rôle du président, les règles de fonctionnement et les conditions de distribution des dividendes. Une rédaction claire évite des blocages futurs.
Vous devez ensuite déposer ces statuts, nommer le président et immatriculer la société auprès du greffe. L’annonce légale et l’obtention du Kbis finalisent la création. Ces formalités demandent rigueur, mais vous pouvez déléguer à un professionnel juridique pour gagner du temps.
Gestion et obligations annuelles
Une fois la société créée, la discipline commence. La SASU doit tenir une comptabilité régulière et produire des comptes annuels. Le rôle du comptable devient central pour respecter les obligations et optimiser la fiscalité.
Vous devez également déposer vos déclarations : IS, TVA le cas échéant, et contributions sociales. L’anticipation reste la clé. Un suivi précis évite les mauvaises surprises et permet de piloter vos revenus de manière professionnelle.
En clair, la SASU exige plus de rigueur qu’une simple location en nom propre. Mais cette discipline structure votre projet, crédibilise vos demandes de financement et protège votre patrimoine.
Comment choisir si la SASU est adaptée à votre situation ?
Chaque investisseur a une trajectoire unique. Avant d’opter pour la SASU, prenez le temps de comparer votre profil avec les scénarios les plus fréquents.
Cas pratique 1 : protéger son patrimoine familial
Imaginez un investisseur qui possède déjà une résidence principale et quelques économies. Son objectif principal n’est pas le rendement immédiat, mais la sécurité. Il veut s’assurer que son patrimoine personnel reste hors de portée en cas de problème locatif ou de dettes liées au crédit. Pour ce type de profil, la SASU peut offrir une protection claire, car les biens familiaux ne sont pas exposés directement.
Cas pratique 2 : optimiser ses revenus
Prenons un autre investisseur, cette fois plus attentif à la rentabilité annuelle. Il souhaite dégager un flux régulier de loyers et profiter des mécanismes fiscaux pour réduire ses impôts. Dans ce cas, la SASU permet de travailler avec une logique plus proche de celle d’une entreprise. Cette décision implique plus de rigueur comptable, mais ouvre la porte à une optimisation fine des résultats.
Cas pratique 3 : projet de long terme
Enfin, certains se lancent dans une vision plus ambitieuse. Ils projettent plusieurs acquisitions successives, avec la volonté de bâtir un portefeuille conséquent. Pour eux, la SASU devient un outil structurant, capable de porter plusieurs biens dans un cadre stable, facilitant les relations avec les banques et les partenaires.
Conseils d’un coach
Avant de trancher, posez-vous trois questions simples :
- Est-ce la protection ou la rentabilité qui prime dans votre stratégie ?
- Quelle discipline de gestion êtes-vous prêt à assumer ?
- Votre horizon est-il de quelques années, ou s’agit-il d’un projet transmissible aux générations futures ?
Répondre honnêtement à ces questions vous donnera déjà une orientation claire. Le choix n’est jamais définitif, mais il doit rester cohérent avec vos objectifs personnels et votre vision patrimoniale.

